"Lorsque le Buddha a formulé sa première Noble Vérité – la Vérité de la souffrance et du stress – il n’a pas dit quelque chose d’inutile comme "La vie est souffrance", ou d’évident comme "Il y a de la souffrance". Au lieu de cela, il a dit quelque chose de beaucoup plus utile, de plus perspicace et de plus précis : "La souffrance, ce sont les cinq agrégats d’attachement". Et, comme il l’a expliqué ailleurs, le problème n’est pas les agrégats que sont la forme [rūpa], le sentiment [vedanā], la perception [sañña], les fabrications de pensées [saṅkhārā] et la conscience [viññāṇa]. C’est le fait de s’attacher [upādāna]. [...] Comme le montre l’analyse du Buddha, nous souffrons précisément à cause de nos attachements les plus forts. La fin de la souffrance exige que nous sacrifiions beaucoup des choses auxquelles nous sommes le plus fermement attachés : non seulement les choses que nous identifions comme ‘nôtres’ mais aussi beaucoup de choses que nous identifions comme ‘nous’. Et c’est pour cela que cette Vérité de la souffrance est une Vérité noble. La souffrance en elle-même n’est pas noble mais, lorsque vous réalisez que vous souffrez parce que vous vous attachez et que vous êtes prêt à utiliser l’analyse du Buddha pour vous élever au-dessus de vos attachements, il s’agit là d’un acte noble. Cette Noble Vérité comporte donc un noble devoir : au lieu d’essayer de fuir la souffrance, vous devez comprendre qu’il s’agit d’un attachement. La compréhension totale signifie que vous contemplez vos attachements au point de mettre fin à toute passion, aversion et illusion à leur sujet. Et comme l’attachement est lui-même une forme de désir et de passion, une fois que l’attachement est pleinement compris, il prend fin. Une première étape dans la compréhension de l’attachement consiste à identifier les formes qu’il prend. Le Buddha en énumère quatre [...]"